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Bannir les signes convictionnels limite les offres de stage, déplore un réseau anversois

Anvers 09/11/23 13:24 (BELGA) L'interdiction du port de signes convictionnels sur certains lieux de travail limite le nombre de places disponibles pour effectuer un stage, déplore jeudi l'AUHA, un réseau qui réunit l'université d'Anvers et trois hautes écoles anversoises. Résultat : plusieurs jeunes ne parviennent pas à trouver de stage, ce qui entrave leurs chances de réussite.

"Nous souhaitons discuter avec les entreprises et organisations qui offrent des stages. Nous allons leur demander si une telle interdiction est vraiment indispensable", explique l'AUHA (pour Associatie Universiteit & Hogescholen Antwerpen).

Les étudiants et étudiantes qui se voient refuser un stage parce qu'elles portent un signe convictionnel "n'ont pas la possibilité de démontrer leurs compétences", déplore ainsi le président de l'AUHA, Jan van den Nieuwenhuijzen. "Certainement, dans une ville aussi diverse qu'Anvers, cela peut provoquer des tensions. À Anvers, 57% des 15 à 19 ans ne sont pas d'origine européenne", illustre-t-il.

"Proscrire le port de signes convictionnels démotive les jeunes et peut être problématique dans des secteurs confrontés à une pénurie de main-d'œuvre. En outre, une interdiction rend la mission émancipatrice (de l'école, NDLR) plus ardue", ajoute M. van den Nieuwenhuijzen.

L'AUHA estime également que cela peut avoir un effet négatif sur le sentiment d'appartenance et de sécurité des étudiants. Dans certains cas, cela met à mal le bien-être des jeunes ainsi que leurs performances.

Si le réseau anversois reconnaît que les autorités et les entreprises ont leurs raisons pour interdire le port de tels signes, il considère que "la règle devrait être de (les) autoriser, et l'interdiction, l'exception". L'AUHA explique avoir opté pour une politique de pluralité active, "qui présuppose l'ouverture et le respect de la diversité".

Cette question n'est pas nouvelle dans l'enseignement supérieur. À Bruxelles, des étudiantes de la Haute école Francisco Ferrer avaient attaqué en 2017 devant le tribunal civil le règlement de leur école, considérant discriminatoire l'interdiction du port de tels signes. En novembre 2021, la juridiction leur avait donné raison mais plusieurs professeurs de l'école avaient fait tierce opposition. Le tribunal a finalement saisi la Cour constitutionnelle en novembre 2022 pour lui poser trois questions préjudicielles sur la recevabilité de la procédure.

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